Twilight-rpg
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Un monde... Remplit de Sang et d'Amour... Arriveras-tu à survivre dans ce monde envahis par la cruauté ?
 
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 Maëlyan, Eicosa, Anthyme Bryant [ En cours – ne pas y répondre, svp ! ]

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Maëlyan E. A. Bryant

Maëlyan E. A. Bryant


Féminin
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MessageSujet: Maëlyan, Eicosa, Anthyme Bryant [ En cours – ne pas y répondre, svp ! ]   Maëlyan, Eicosa, Anthyme Bryant [ En cours – ne pas y répondre, svp ! ] I_icon_minitimeLun 30 Nov - 1:40

    ~ Rp ~


  • Nom : Bryant

  • Prénom : Maëlyan, Eicosa, Anthyme, mais appelez-le donc Maël ^^"

  • Âge : 3 siècles environ...

  • Date de naissance : Bof ! Après 300 ans à la fêter, on préfère l'oublier...

  • Race (vampire, hybride, lycan...) (si hybride mi quoi) : Vampire. Of course.

  • Camp (vampire du bien/mal, lycan du bien/mal) : Vampire du bien, quelle question ! Même si certaines pulsions le rattrapent s'il ne court pas assez vite...

  • Si vous appartenez à un clan (Denali, Volturi....) : Indépendant (Mais reste auprès des Volturi)


  • Caractère : (3 lignes minimum)

    Ses qualités ? Il est impossible de toutes les énumérer, tant il y en a. Mais je dirais que Maël est un vampire sympathique. Là-dessus, pas de doute. Il est généreux avec tout le monde ; offre son aide en toute circonstance, sans raison particulière ; il ne fait pas de distinction entre les races et les différences. Extraverti, Maël n'a aucune difficulté à se lier d'amitié avec qui que ce soit. Même après un an, même après deux, il continue de s'accrocher, n'abandonne jamais une tâche non aboutie, jusqu'à ce qu'elle soit terminée.
    Il possède un sens de la justice très développé, des réflexions et analyses innées.

    Il voit toujours juste, pose le doigt pile là où il faut. Il remarque tout, absolument tout. Rien ne lui échappe, sa culture est très élevée, ce qui pousse à l'intelligence rare. Fidèle en tout circonstance, vous pouvez lui vouer une confiance aveugle, il n'y aura pas de soucis. Il possède du courage, de l'hardiesse et de la force. Il est ami avec tout le monde, et tout le monde le lui rend bien. Il sait se faire adorer. Maël aime les défis, son prénom est synonyme de dynamisme. Il ne se fatigue jamais, il est tout le temps en plein forme, toujours souriant, comme s'il était l'homme le plus heureux du monde. Il a une réplique pour toutes les facéties balancées, a toujours le dernier mot. Mais attention : à force d'en faire trop, il s'attire quelques mauvais regards...

    Bref : très sociable, d'où son surnom : Squirrel... (À noter que c'est un bouton sur lequel appuyer, si vous voulez le faire rager un peu...)

    Mais Maël est borné. Un défaut qui lui sauve la vie, bien entendu – quoi de mieux qu'une personne rebelle qui ne se pliera jamais ? Mais cela attire également les représailles... Son autre défaut est l'orgueil, qui le pique parfois, sans crier gare, face aux malingres ou autres de cet acabit.

    Maël est également luxurieux, malgré sa fidélité aussi bien en amitié qu'en formalité ou qu'en amour. Les filles, l'alcool et les folies ? Il n'arrive pas à leur dire non – il a la peccadille facile. Il est également trop frivole et dépense beaucoup et sans compter, car habitué à vivre dans l'aisance et la richesse.
    Il ne faut surtout pas se mettre Maël à dos : sinon, vous êtes marqué à vie, il ne vous lâchera pas d'une semelle jusqu'à ce que vous rampiez vers lui en implorant son pardon. De plus, il est particulièrement sensible, donc se vexe facilement. Un rien lui déchire le coeur, surtout les déceptions amoureuses. Et pour finir : il arrive à notre ami de se laisser aller à la cruauté : on ne sait jamais, la race a beaucoup de pouvoir...

    Maël est quelqu'un de très idéaliste, qui ne supporte pas d'être contenu. C'est un homme qui sait s'imposer et se battre pour ses convictions. L'idée de la colère du lion que l'on séquestre me plaît bien. Maël est intrépide, peut-être même un peu trop. Malin et astucieux ; impatient, téméraire, endurant, affectueux – un enfant qui refuse de grandir. Malgré tout, Maël tiens pas à s'attacher – il a peur de tout perdre en quelques instants, car ce n'est pas vraiment quelqu'un qui a été gâté par la vie et, du coup, a plutôt des idées très fixées, sur le bonheur et la chance... Passionné, farouche, Maël est un homme du monde auquel il est difficile de dire non...

    Et puis... Fou. Ça s'entend partout. Peut-être est-ce une façon de parler, peut-être est-ce une mise en garde, mais faîtes attention, ne vous en approchez pas trop, il mord peut-être. La fois où on l'a mis au défi, lors d'une fête donnée par une amie vampirique de longue date, de sauter tout habillé dans la piscine de la jeune vampe pourrait servir d'exemple. Ni une ni deux, Maël ne s'est pas fait prié...
    La fois où il s'est jeté sous des jets d'eau qui aspergeaient un parc parce que, je cite : "il faisait chaud, qu'il aimait bien l'eau et puis, bah... parce que c'est marrant" pourrait également être très significative...

    Excentrique, taré. Voilà la consistance d'un Maël.

    Oui, mais pensez-vous qu'il soit aussi heureux qu'il ne le laisse paraître ? Ce sourire est-il vraiment franc et honnête ?
    N'est-ce pas plutôt un masque de scène enfilé pour jouer un nô irrévérent et blessant ?

    Comme du maquillage qui coule, coule, s'efface lentement, se déforme avec la pluie...?



  • Physique : (4 lignes minimum)

    Ombres. Ombres et reflets. Voilà ce qu'il y a dans les yeux vert foncé de Maël. Ses cheveux blancs, couleur de neige, couleur usée, sont dressés en piques, fous, indisciplinés – aussi rebelles que des ados dans la fleur de l'âge. Ils lui donnent un air sauvage, presque animal. Ils se rebellent souvent contre le peigne, avec la p'tit drapeau américain, les obus et tout... Bref, au bout du compte, Maël en a eu sa claque de retrouver tous les jours des dents tordues sur sa brosse à cause du fichu caractère de sa crinière. Le résultat ? Plus jamais de brosse. Oui, vous avez bien compris : qu'ils fassent comme il l'entendent, ces trublions ! Maël ne les coiffera plus !

    Bref. Des cernes couleur colchique, noirs, bleus, abondent sous ses yeux sylvestres comme deux hématomes éternels – ils creusent son visage d'une fatigue létale inimaginable. Ses sourcils sont fins, galbés, arqués dans une position inquiète et suppliante. Un nez droit et fin, un front bigarré de mèches immaculées désordonnées, deux piercings respectivement au-dessus de la lèvre supérieure et en-dessous de la lèvre inférieure. Le tatouage "Vulnerant omnes, ultima necat" ("Toutes les heures blessent , la dernière tue"), sur le bassin, juste avant le bas-ventre ? Une sorte de pense-bête qui reste pour la vie !

    Sa peau est violemment blafarde, comme aucune peau ne l'a jamais été, comme si Maël n'avait jamais vu la lumière du soleil, comme s'il allait se briser au moindre choc, poupée vaudou de porcelaine, miroir de la Mort ; glauque, parfois, translucide ; un malade sur son lit de mort, un agonisant – un cadavre. Sa lèvre inférieure est tombante, marque de piété, courbe de candeur, forme d'insoumission. Ses mains sont longues, fines – des doigts de pianiste confirmé –, des courbes convexes partout, une silhouette attirante et bien dessinée.
    Une marque de naissance est visible dans son dos – aérienne, douce, peu voyante ; hantée –, quelque chose qui ressemble vaguement à une aile.
    Son visage est fin, en amande, avec des traits lisses et sauvages d'une beauté presque inhumaine. Ses joues sont convexes, rebondies – son visage n'a toujours pas perdu les rondeurs de l'enfance. Je prends le risque de me répéter : Maël est beau, incroyablement beau. Peut-être est-ce du au raffinement des traits ou au look osé, qui sait ?

    Pour si peu... La gent féminine raffole de son joli minois plein de candeur féline.

    Mais attention ! restez sur vos gardes : le tatouage "Poison" sur l'envers de son avant-bras n'est peut-être pas là uniquement pour faire joli...




    ~ Hors Rp ~


  • Comment trouves-tu le forum ? : Pas maaaaal : D Le contexte mérite amplement d'être joué !

  • Par quel biais l'as tu trouvé ? : Oh, ça, je sais plus du tout ^^" Mais j'ai le vague souvenir que c'est en relation avec Morgane ou Akume...

  • Des améliorations à faire ? : Plusieurs : le design, déjà. Il agresse les yeux, est très dérangeant et ne s'adapte pas du tout à l'ambiance du forum =((
    Et ensuite, il faudrait corriger les fautes qui sont on ne peut plus présentes... Il manque la case "Don", dans la fiche de présentation, aussi. Sinon, rien à dire.


Dernière édition par Maëlyan E. A. Bryant le Mar 19 Jan - 22:24, édité 2 fois
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http://dryland.forumdefan.com/
Maëlyan E. A. Bryant

Maëlyan E. A. Bryant


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MessageSujet: Re: Maëlyan, Eicosa, Anthyme Bryant [ En cours – ne pas y répondre, svp ! ]   Maëlyan, Eicosa, Anthyme Bryant [ En cours – ne pas y répondre, svp ! ] I_icon_minitimeJeu 3 Déc - 23:55

    NB : J'ai fait comme j'ai pu pour que tout soit cohérent, mais il est possible qu'il y ait de toute de même quelques anachronismes, dans l'histoire... Sorry =X Et bonne lecture.



  • Histoire : (8 lignes minimum)

    « Je ne pensais pas qu'il survivrait... Pour moi, son être tout entier n'était qu'utopie éphémère et malsaine. »



    Peut-être que toute la vie de Maël ne sort pas vraiment du lot, finalement, malgré la légère tristesse qui l'englobe à la manière d'une brume matinale. Cette tristesse est due à un vide, là, dans le creux de la clavicule – à la ceinture scapulaire – à combler de n'importe quelle manière. Car cette histoire commence dans un pays de monarchie absolue – la France – dans des temps bien reculés, à présent – la fin du XVIIe siècle.

    Cette histoire commence à proximité de l'oisiveté royale – Versailles –, dans un coin chic et croulant sous les richesses. Cette histoire commence dans une villa lumineuse, animée et habitée par une famille décomposée – le père, la mère, la soeur, le frère. Cette histoire commence dans un salon doré, dans les arrières de cette villa. Cette histoire commence assis à même le sol froid, près d'un piano à queue reposant dans un coin de la pièce, à proximité de la véranda.

    Cette histoire commence comme un peu de paillettes au bout des doigts.

    Au bout des doigts pécheurs, tentés, coupables d'une peccadille si innocente... Au bout des doigts d'une noble blancheur de porcelaine, qui couraient, couraient, caressaient, habiles, la surface lisse du sombre clapet du piano à queue. Tentés, ils s'arrachaient pour ne pas succomber, glissant gracieusement entre les orifices qu'offraient le clapet dans un rythme soutenu, réfléchi, semblable à une danse – la mélodie fourmillait déjà entre les lignes des paumes.

    Une fois, juste une fois, cela ne coûterait rien, personne n'aurait le loisir de s'en apercevoir...
    Tremblant d'une peur compréhensible, les doigts se glissèrent dans l'orifice qu'offrait le clapet, soulevant ledit avec lenteur, comme si le piano était un monstre assommé par la morphine qui ne demandait qu'à se réveiller. Clapet relevé avec un bruit mat, les touches se dévoilèrent, bien alignées, rangées dans un ordre précis, avec des exigences réfléchies – étendu, loin, le clavier, comme l'horizon de la mer.

    Les doigts coupables de Maël se remirent à danser, sur les touches, cette fois, avec légèreté, sans appuyer, les effleurant à peine – il n'était pas fou, il savait que le moindre bruit lui serait létal. Gravant dans sa mémoire l'ivoire glissant dans lequel avaient été taillées les touches, Maël songea à l'avertissement émit par son père : « À ton âge, on ne touche pas à un piano, Maël. Si je te prends avec ne serait-ce qu'un doigt dessus, tu ne reverras plus jamais tes mains...! ! »

    Des picotements parcoururent ses doigts à l'évocation de ce souvenir. Maël frissonna. Il ne savait pas si c'était vrai ou non, si son père allait vraiment les lui couper, mais il pensait qu'il était réellement inutile de tester – la perspective de pouvoir perdre un doigt ne lui disait vraiment rien. Pourtant, le piano en valait largement la peine.

    Doigts éthérés, farouches, glissant sur les touches comme des ballerines sur le sol marmoréen d'une scène, comme si le clavier menaçait d'éclater en mille morceaux d'ivoire. Pourtant, ils se firent lourd à plusieurs reprises – Maël était bien tenté d'appuyer. Son père était à l'étage le plus élevé de la villa, et il n'y aurait eu qu'une caisse de résonance de la taille d'une charrette pour qu'il entendît le moindre son. Et une note de musique chantée par un piano ne pouvait pas faire autant de bruit ; si ? Si...?

    Dooong ! !

    Le do grave retentit comme un gond dans le silence si pesant de la demeure – il se percuta contre les murs en écho au gémissement de malheur que poussa Maël. Il résonna comme une alerte aux consonances d'un de profundis inéluctable. Rapide comme l'éclair, furtif comme le vent, Maël ferma le clapet, qui voila le clavier avec un claquement sec. Le jeune garçon, âgé alors de 7 ans, quitta la pièce en se faufilant entre les meubles avec la grâce et l'état d'être d'une ombre ; une ombre, un fantôme, à peine un souffle brisé – un souvenir de lui-même.

    Un chat, un chat à l'aveu, silencieux, discret, prenant une place infinitésimale, glissant sur le sol, coupable d'une peccadille si innocente... si innocente... celle d'avoir touché à un piano...


    { .xxx. }

    – Que compte-il faire, plus tard ?
    – Je ne sais pas... Il tient absolument à faire de la musique, mais j'aimerais plutôt qu'il soit médecin, ou alors qu'il exerce dans la recherche, ou demeure auprès du Roi...

    Dressé sur la pointe des pieds, l'oeil perfide dans la trou de la serrure, Maël écoutait avec la plus grande attention la scène qui se déroulait derrière la porte. Une discussion semblant anodine entre son professeur et son père.
    – Eh bien ? Laissez-le faire ce qu'il veut.
    – Oui, mais à 7 ans, on ne forme pas seul son avenir !
    Maël serra les poings. Médecin, trésorier, inventeur... Des noms à coucher dehors qui défilaient à grande vitesse, comme si c'était le vent qui les emportait. Mais Maël ne prenait pas la peine de les regarder se faire ballotter par les courants d'air. Son père, si. Ce qui fomentait le jeune garçon. Avait-il beau avoir 7 ans, il savait ce qui lui tenait à coeur, tout de même !

    D'ailleurs, là était le problème : comment expliquer à la paternité que le violon en bois d'if qui reposait contre le mur le tentait plus que la science ? Comment lui démontrer qu'il pouvait arriver à tenir un archet et tirer de son violon une mélodie à pleurer aussi bien qu'il savait verser du mercure rouge dans une éprouvette pour obtenir une réaction qui tenait de l'alchimie ?

    Avait-il beau être musicien de renommée lui-même, son père ne comprendrait comprenait pas...

    Lorsqu'il entendit un craquement semblable à un squelette qui se brise, Maël se détacha précipitamment de la porte et galopa se réfugier sur sa chaise, devant son pupitre improvisé. À temps. La porte s'ouvrait déjà. En parlant du loup... le prédateur pénétra dans la pièce exiguë.
    – Maëlyan...
    Un souffle, léger, qui tenait plus du soupir que du reproche. Les traits d'Evrard Rod Bryant étaient durs mais fatigués.
    – Tu ne travailles pas assez, mon fils.
    Le tutoiement si familier surpris Maël. Le regard empli de compassion jetée pêle-mêle dans la sévérité l'impressionnait et l'étonnait beaucoup.
    – Tu ne travailles pas du tout..., se reprit Evrard en secouant lentement la tête, désolé.
    Maël serra les dents. Lorsqu'il ressentit enfin la désagréable d'avoir la tête coincée sous une couverture avec les oreilles capitonnées de boue épaisse, sa mâchoire était tamisée.
    – Point n'ayant besoin de vostre secours, père...
    Il eut un bref regard malheureux pour le violon qui gisait lamentablement contre le mur, regard qui n'échappa guère à Evrard. L'homme toisa son fils avec fureur.

    À l'intérieur, il s'était pourtant résigné. On ne dompte pas le vent : il finit toujours par s'élever et devenir tempête.


    { .xxx. }

    Un doigt sur une touche. Un thème en C mineur.
    Maël ôta ses mains du clavier. Combien de temps était-il resté là, sans toucher au piano ? À profiter du simple plaisir d'être assis SUR la banquette et DEVANT l'instrument, avec la permission de poser ses doigts où il voulait ? Un prurit qui avait longtemps été inatteignable, tellement innateignable, loin, si loin de ses doigts tendus à s'en déchirer les ligaments... Et à présent, il était là, juste devant, accessible comme jamais auparavant ; Maël pouvait le caresser du plat de la main. Le jeune garçon eut un frisson.

    Dans son dos, il sentait Evrard s'afférer à son bureau pour quelqu'urgence à régler.

    Maël se redressa. Dos droit, un pied en suspension au-dessus de l'una corda, il replaça ses mains sur les touches. Entama la mélodie, les yeux rivés sur la partition qu'il devait jouer. Longtemps, sans prêter attention à ce qu'il faisait, il se délecta du corps sonore léger de l'instrument, des airs nuancés qu'il en tirait et des raisonnements des marteaux contre les cordes tendues à se fendre. Le gravité des sons qui résonnaient dans le ventre du piano lui rappelaient la violence de l'orage mêlée à la pluie qui tambourine contre les fenêtres.

    Et lorsqu'il s'arrêta, il s'en mordit les doigts. Combien de temps avait-il joué ? joué n'importe quoi ? Il n'avait même pas regardé où il avait posé les doigts, ni même écouté ce qu'il avait débité comme un verbiage de notes parti en tête-à-queue...

    Il se retourna. Croisa le regard de son père. Ses iris rongés de remords, déchirés par une douloureuse remise en question arrachèrent à Maël un tendre soupir de soulagement, si semblable au Fa des premières notes de la coda de sa partition...


    { .xxx. }

    Un chuintement plaintif, retentissant dans la hall marbré. Un éclat sylvestre, se reflétant pendant une fraction de seconde dans la couleur ambrée d'une colonne dorique. Des doigts fins et délicats, blêmes, taillés comme pour s'adapter à un moule – les touches d'un piano.

    Ses yeux papillonnant n'importe où, Maël triturait machinalement sa partition ; inquiet, nerveux. Il sentit que l'on secouait son bras. Il tourna la tête. Bach. Un compositeur qui le faisait baisser les yeux rien qu'en fixant ses mains d'aristocrate.
    – Ne vous inquiétez pas, mon jeune ami, le rassura-t-il avec ce très fort et hésitant accent allemand. Sa Majesté appréciera votre dextérité.
    Ses mots résonnèrent en Maël comme un oratorio d'église. Il serra la mâchoire
    – Je ne suis pourtant pas une révélation dans l'art de la musique..., releva-t-il, grinçant.
    Il se renfrogna, réalisant à quel point le ton qu'il avait employé était irrévérent. Pourtant, Bach lui jeta un regard empreint d'une compassion réelle.
    – Vous n'êtes peut-être pas une révélation ou un génie de la musique...
    Maël soupira.
    – ... mais vous êtes doué.
    Le ton doux qu'il avait employé força Eicosa à hocher de la tête sans pouvoir répondre. Lui n'était pas si sûr de cela. Tout ce qu'il pouvait admettre était qu'il aimait ce qu'il faisait et qu'il s'y adonnait avec une profonde joie troublante – la musique : toute sa vie.

    Bach esquissa un léger sourire et s'éloigna en emportant les notes qui flottaient immatériellement autour de lui comme une aura d'atomes.

    Maël soupira. Derechef.

    Derrière la porte titanesque qui se dressait devant lui et menait à la salle de théâtre, il pouvait percevoir les dernières notes de ses sonates pour piano. Il le devina : dans peu de temps, la salle résonnerait des applaudissements de la cour, un triomphe à ses débuts. Pourtant, c'était une conviction : il serait peut-être renommé, remarqué de tous – un des rayons qui faisaient le Soleil. Il aurait droit, lui aussi, à ses instants de gloire et de fierté.

    Éphémères.

    Il serait vite livré à la viduité, tombant dans l'oubli, effacé, rayé du tableau. Comme on lâche un seau dans un puits pour ne jamais revenir le récupérer. Comme un peu de paillettes jetées dans l'oeil que le temps a vite fait d'emporter...


    { .xxx. }

    « – Louise, vous avez devant vous un artiste, un artiste véritable.
    Françoise Louise de la Baume le Blanc fit courir son regard vers les jardins que le Roi désignait d'un geste vague, dansant – fier. Du balcon où ils admiraient la vue, elle vit une silhouette gracile se détacher du paysage – sombre, éthérée, la chemise pourpre s'incrustant irréellement entre le Rhône et la Saône comme une énième statue bordant le Parterre d'Eau.
    – Il... ne porte pas de... ?
    Louise déglutit difficilement.
    – Je vous l'ai déjà dit, il me semble... Il est... spécial. Aucune perruque. Une chevelure naturelle.
    – La toilette sèche ne lui sert ainsi aucunement...?!
    – Aucunement.
    – Mais... il n'a donc point peur d'être dominé par la maladie... ?
    Le Roi secoua la tête, désolé. Pourtant, une fierté incompréhensible brillait dans son regard.
    Il répondit d'une voix douce :
    – C'est un artiste, Louise... Et essayez de comprendre un artiste. Il ne se comprend même pas lui-même...
    Louise hocha de la tête, une moue furtive se dessinant sur ses lèvres, se retirant comme une ombre, soulignant la mouche qui bordait sa lèvre supérieure.
    – Un rayon du Soleil...
    L'intéressé ne la contredit pas. Au lieu de cela, il se rengorgea, comme un paon dévoilant tous ses atouts – avec la plume zinzolin s'aposant parmi le duvet sylvestre. »


    { .xxx. }

    Maël ne cherchait pas à paraître poli. Il avait devant les yeux un dieu vivant dont le péché principal était la gourmandise. Ainsi ne se privait-il guère pour profiter du spectacle.
    Dieu, comment un homme pouvait-il avaler autant sans prendre un gramme ?! Maël en était soufflé. L'on eut dit que Louis XIV n'avait rien avalé depuis des siècles. Ou plutôt qu'il avait beau manger, rien ne servait suffisamment à le rassasier.
    – Certains laissent entendre que son comportement ne serait pas tout à fait humain...
    Maël dut sauter au plafond, ni plus ni moins.

    Il fit volte-face. Un homme brun, d'une pâleur fantomatique lui faisait face, le jaugeant avec des yeux moqueurs.
    – Dieu, Monsieur, vous m'avez fait peur ! s'exclama Maël à voix basse.
    – Excusez-moi, Monsieur, répondit l'homme sur le même ton, un sourire narquois toujours figé sur les lèvres. Ce n'était pas mon intention.
    Il s'approcha de Maël, lui saisit le poignet.

    Notre musicien n'apprécia pas vraiment ce contact physique. Ceci n'entrait pas dans les bonnes moeurs, ni dans l'étiquette.
    La peau de l'homme semblait nacrée – elle rappelait à Maël l'étrange consistance des touches d'un piano. Ce qui contrastait fortement avec l'apparence : blafarde, presque translucide, la peau laissait entrevoir des veines glauques très marquées.

    « Un macchabée ambulant », songea Maël avec une drôle de moue. L'idée lui arracha un bref frisson de dégoût.

    L'homme lui sourit avec un drôle d'air, comme s'il avait lu dans ses pensées et ne s'en était pas offusqué outre mesure.
    – Vous ne pouviez être plus proche de la réalité, Monseigneur..., dit l'homme avec un air compatissant.
    – Pardon ?
    L'inconnu secoua la tête.
    – L'appétit de notre souverain vous impressionne, n'est-il pas ? lâcha-t-il sur un ton léger.
    Maël lança un regard à Sa Majesté, qui s'attaquait aux sucreries malgré ses deux dents en moi et le bout de sa gencive arraché pour cause de mauvaise santé dentaire.
    – S'il en est, assura Maël. Je savais les dieux excentriques, mais point à ce paroxysme-ci...
    L'homme contempla un instant le roi en haussant un sourcil.
    – Sa Majesté serait donc un dieu ? fit-il d'une voix dubitative où perçaient des accents d'infatuation.
    Maël se rembrunit.
    – C'est une personnalisation, corrigea-t-il. L'apparence est la perfidie, les dires l'opium de la vérité. Ne prenez donc pas tout au pied de la lettre. Sa Majesté, sauf son respect, sera dieu le jour où l'on appréciera mon art.
    L'homme sourit.
    – Vous êtes intelligent, Monsieur... C'est bien.

    Maël y perçut une certaine ironie qui ne lui plut pas.

    Réalisant que l'homme le tenait toujours par le poignet, il se dégagea brusquement.
    – Quel art exercez-vous, Monsieur ? reprit l'homme, feignant ignorer le semblant d'antipathie qu'éprouvait Maël à son égard.
    – La musique, dit celui-ci d'un ton sec. Ou du moins, j'essaie.
    – Aaah, musique..., soupira l'autre, ses yeux se perdant sur les peintures baroques du plafond. Que ne ferait-on pas, sans musique ? C'est l'âme de l'époque, de Versailles-même. L'essence du théâtre, de la danse se compose de sonates. Un écrivain fait de la musique avec des mots. La musique est présente partout. Impressionnant, n'est-ce pas, quand on y pense ? Apollon fit très bien.
    Maël acquiesça de la tête, circonspect.
    – J'aimerais fort moi-même avoir un musicien personnel, soupira l'inconnu, poursuivant dans son utopie. Cela égayerait un tantinet mes déboires.
    Un musicien personnel ? Maël lui lança un regard intrigué ; sceptique.
    – Qui êtes-vous, Monsieur ?
    L'homme sembla soudain émerger d'un rêve.
    – Ah, pardon, dit-il. Je vous prie de m'excuser, je ne me suis point présenté : Aro Volturi, pour vous servir. "Comte" à Volterra, si je puis dire.
    Respectueux de l'étiquette, il s'inclina, guère très bas car gêné par la foule qui se pressait autour en bavardant. Maël lui répondit d'un même geste.
    – Maël Bryant. Rien de plus. Ravi.
    – Maël Bryant ? s'étonna Volturi en se redressant. Sauf votre respect, Monsieur, je croyais que seuls les nobles avaient l'heur d'accéder aux bonnes grâces de Sa Majesté...
    Maël toussota.
    – À la vérité, je suis le musicien personnel du roi.
    L'on eut dit, à regarder l'expression de Volturi, que Dieu en personne était venu lui annoncer qu'Il organisait Lui-même son anniversaire.
    – Musicien personnel du roi, dîtes-vous ? s'émerveilla-t-il. Dieu, je croyais que c'était ce bon Lulli !
    Maël secoua vertement la tête.
    – C'est là qu'il y a erreur, dit-il d'un ton amer. Lulli est musicien
    à la cour. Nuance.
    Et il ajouta, l'air coupable :
    – Ne me vendez pas.
    Volturi éclata de rire.
    – Jamais ! répliqua-t-il. Vous pouvez avoir toute confiance.
    Il réfléchit un instant, puis répéta, n'en croyait pas ses oreilles :
    – Musicien du roi... On n'a pas idée de les prendre dans le berceau...
    Maël secoua la tête.
    – Que disiez-vous, à propos de ce que se dit du roi, tout à l'heure ?
    Le sourire béat qui illuminait la figure de Volturi se tarit.
    – Ah, oui..., dit-il. Je disais que certains – les mauvaises langues – laissent entendre que son appétit n'est pas des plus humains.
    Maël haussa un sourcil. Il s'approcha, intrigué.
    – C'est-à-dire ?
    – C'est-à-dire, Monsieur, que votre dieu, là, serait un monstre.
    Silence.
    – Vous n'y allez pas sur le dos de la cueillière, Monsieur..., lui reprocha Maël. Il est dit que son appétit n'est pas humain. Non pas monstrueux.
    – Bien sûr, Monsieur, pardonnez-moi, claironna Volturi, sur le ton de l'homme ravi de faire savoir qu'il en sait beaucoup. Je ne fais qu'interpréter ce qui se dit.
    Maël hocha de la tête, effacé.
    – N'interprétez pas trop, seigneur. Répétez, mais n'interprétez pas.
    Volturi hocha de la tête avec la mine de l'enfant s'étant fait tancé vertement.
    – À présent, Monsieur, si cela ne vous dérange guère, je vais prendre congé de vous.
    Maël esquissa un mouvement de tête.
    – Bien sûr, Monsieur. À votre guise. Ravi d'avoir parlé avec vous.
    Volturi hocha de la tête, hébété.
    – Musicien du roi... Mon Dieu, musicien du roi...!
    Il s'éloigna.



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